lundi 25 février 2008 à 19:01 :: En vrac
Après plus de 10 ans d'existence, force est de constater que la free party, cette comète qui a marqué nos vies et mis en appétit nos plus folles espérances, n'est plus que l'ombre d'elle-même.
Les valeurs et les espoirs que l'on trouvait dans ces fêtes sont aujourd'hui éteints, ou tellement affaiblis que l'on n'en discerne plus la lueur en ces pénombres actuelles qu'elles traversent.
Quand l'outil n'est plus à même de fournir l'aide pour laquelle on l'a appelé, il faut savoir l'abandonner, même s'il a tant marqué nos vies pour un moment. Jetons un dernier regard sur ce que sont devenues ces fêtes aujourd'hui, avant de clore le chapitre et de s'ouvrir sur l'avenir.
La free party est aujourd'hui ce qu'elle aurait pu être de pire : un CLICHÉ.
Et la carte postale n'est pas belle. On défendait des valeurs écologiques, des idées de retour à la nature, et voilà qu'aujourd'hui on pourrit tout, plus sauvagement encore que ne le faisaient ceux que l'on considère comme nos ennemis. Ici, le saccage est gratuit.
On revendiquait des idées d'ouverture, de découverte, de recherche et d'innovation artistique, et voilà qu'en tout domaine ces valeurs sont renversées :
# La musique se standardise et se referme sur elle-même et le public n'en demande pas mieux.
# Les autres activités artistiques ne se renouvellent pas, elles s'amoindrissent au contraire, et rien de nouveau ne vient alimenter la fête qui s'étouffe et agonise.
# La drogue n'est plus là à des fins initiatiques, mais est utilisée de manière barbare, irréfléchie, insensée. D'outil, elle est devenue PRODUIT.
# Les gens ne fraternisent plus, ils sont anesthésiés par les produits, refermés sur eux-mêmes, paranoïaques, violents, avides d'argent. Ils ont reproduit en pire l'ambiance et les schémas sociaux habituels dans ces îlots d'espoir qu'étaient les free.
# La fête, de lieu de liberté et d'expérimentation, est devenue supermarché grotesque, prétexte à tous les abus et à toutes les incohérences. Elle a perdu son âme, et tout le monde semble s'en contenter. C'est le règne de l'absurde.
La free party n'est plus qu'un prétexte pour détruire et se détruire. Certes, beaucoup de contre-exemples, beaucoup de petits espoirs peuvent çà et là remettre en doute ces propos, mais une observation générale montre bien à quel point la chose est pervertie.
Il faut aujourd'hui continuer à se battre sur d'autres terrains, en d'autres lieux et de manière différente. Rien n'est jamais fini, et surtout pas l'espoir. Autre chose va naître, ailleurs, sous une autre forme, c'est peut-être déjà en cours et c'est à nous d'être assez vigilant pour y participer.
(manifeste reçu sur la boite des tanneries et assez pertinent! non? kamarad punks?)
lundi 25 février 2008 à 18:54 :: En vrac
Salaire de misère, paye de merde, fin de mois difficiles, factures, dettes, acomptes, allocations, pas d’augmentations, surendettement, hausse du loyer, dents pourries, toujours des pâtes, pas de vacances, se serrer la ceinture…
RAS-LE-BOL !
Le revenu salarial n’a connu aucune progression de son pouvoir d’achat de 1978 à 2005 soit en 27 ans ! (Les Salaires en France, INSEE-Références, éd. 2007).
De 2000 à 2005, le revenu salarial de tous les salariés du privé (temps partiel compris) a baissé de 0,1% par an. Celui des fonctionnaires a perdu 5% sur la même période. 700.000 ménages sont surendettés (dont 31% à cause d’une perte d’emploi) et 1,5 million ont des difficultés à rembourser leurs dettes.
En 2007, hausse des prix des céréales (+95%), du lait (+20%), du beurre (+40%) entre autres. 38% de hausse pour les prix de l’essence depuis 2004. 37,7% de hausse des loyers depuis 1998.
Le CAC 40 est né en 1987. Sa valeur a augmenté de 1900% depuis. Pour Total c’est +2516% (non, ce n’est pas le taux de pollution des plages bretonnes).
De 1993 à 2006, pendant que la richesse créée (PIB) augmentait de 33%, les revenus financiers des entreprises, eux, augmentaient de 162%. Cela fait des années que les exonérations de cotisations sociales n’ont aucun effet sur la création d’emploi. Et pourtant cela représente plus de 26 milliards d’euros par an. Cet argent ne rentre donc pas dans les caisses de sécu, retraite… Après on vient nous parler du déficit des caisses !
Le revenu moyen d’un patron du CAC 40 est de 3,8 millions d’euros par an (316 années de SMIC). Pour Louis Schweitzer (Renault) c’est 12 millions en 2006, 7 millions pour Franck Riboud (Danone)…
En 2006 : 100 milliards d’euros de bénéfice pour les entreprises du CAC 40.
ALORS ! LA FRANCE VA MAL ? L’ÉCONOMIE EST EN PANNE ? NON !
C’est nous les classes populaires qui allons mal ! Nous les salariés, les fonctionnaires, les chômeurs, les Rmistes, les étudiants, les retraités… Nous les exploités, les esclaves des temps modernes, les usés et abusés. C’est nous qui allons mal.
De la richesse il y en a et un sacré paquet ! Mais ce ne sont que quelques-uns qui se la gardent (eh oui m’dame !). Ils se la partagent dans des salons discrets et dans les temples boursiers. Cela fait des décennies que ça dure et nous ne disons rien ?! Il est temps de se réveiller, de réapprendre le mot Lutte. Il est temps de redresser la tête et de dire Stop à nos patrons. Cela ne viendra pas tout seul, nous devons nous unir pour engager cette bataille face au pouvoir du fric, face à ces parasites que sont les patrons et les actionnaires.
RETROUVONS LE CHEMIN DE LA RUE ! VIVE LA BATAILLE SYNDICALE !
Tract distribué par l’Union départementale des syndicats CNT du Rhône
lundi 18 février 2008 à 11:01 :: En vrac
Des centaines de jeunes ont pris part, sans raisons apparentes, à des émeutes cette semaine au Danemark, expression, selon les autorités et des militants de gauche, de leur révolte contre la police et contre le racisme dont certains se disent victimes.
Le gouvernement a souligné qu'il appliquerait la tolérance zéro contre les fauteurs de trouble après les violences qui secouent le pays. Des groupes de jeunes ont incendié des voitures, des bennes à ordures, jeté des pierres et cocktails molotov sur les policiers et les pompiers au cours de six nuits consécutives d'émeutes dans la capitale, qui se sont propagées à d'autres villes.
Plus de 55 personnes, âgées de 15 à 25 ans, ont été arrêtées, inculpées d'incendie volontaire et violences contre agents de la force publique. Alors que l'an passé, des émeutes avaient éclaté en réaction à la fermeture d'une maison de jeunes à Copenhague, les autorités peinent, cette fois, à expliquer l'explosion de violence.
« Nous ne savons pas exactement ce qu'il y a derrière ça », a déclaré à l'AFP Flemming Steen Munch, porte-parole de la police de Copenhague. Les émeutes ont éclaté dimanche dans les quartiers de Noerrebro et Vesterbro à Copenhague, à forte concentration d'immigrés mais elles ont gagné plusieurs localités dont Aarhus, la deuxième plus importante du Danemark.
Selon les médias danois, certains émeutiers étaient très jeunes : 10 à 12 ans. Certains mettent en cause une nouvelle réglementation qui autorise la police à rechercher de manière aléatoire des armes et aurait abouti à un harcèlement des jeunes de Noerrebro. D'autres accusent la police de racisme. M. Munch reconnaît que cela peut expliquer ces émeutes tout en avançant d'autres raisons.
« Ils n'aiment pas que nous soyons présents dans le quartier de Noerrebro et que nous recherchions des armes, ils n'apprécient guère que nous essayons d'enrayer le trafic de cannabis. Quelques uns ont invoqué le problème des caricatures de Mahomet », dit-il.
Le porte-parole faisait référence à la reparution d'une caricature controversée mercredi dans 17 journaux danois, qui a suscité une nouvelle vague de colère dans le monde musulman.
Rasmus Lingnau Amossen, un jeune co-organisateur vendredi d'une manifestation pacifiste anti-raciste, a expliqué au quotidien Politiken que nombre de jeunes se sentaient harcelés par la police. « J'ai parlé avec quelques uns d'entre eux et je leur ai demandé pourquoi ils faisaient cela. Et ils m'ont répondu que c'était à cause du harcèlement dont ils sont victimes lors des fouilles de police », a-t-il déclaré, supputant que la police se livrait au délit de faciès.
Les étrangers représentent environ 5% de la population danoise qui s'élève à 5,4 millions d'habitants et les étrangers originaires des pays arabo-musulmans 3,5%.
M. Amossen a estimé en revanche que les troubles n'ont rien à voir avec l'affaire des caricatures car ils ont démarré avant. De son côté, M. Munch a rejeté l'idée que la police serait raciste. « Il n'y a pas de racisme au sein de la police à Copenhague ou au sein des forces de police danoises », affirme-t-il, notant que les émeutes touchent des villes où la population étrangère n'est pas significative. Le chef de la police de Copenhague Per Larsen a dit redouter que ces émeutes se propagent comme « un feu de paille. »
D'après AFP
dimanche 17 février 2008 à 11:03 :: les ami-e-s
Ca craque dans les centres de rétention en France.
Depuis mi-décembre, les sans papiers retenus dans les centres sont entrés en lutte. Le mouvement est parti du centre du Mesnil-Amelot, accolé à l'aéroport de Roissy, sous la forme d'une grève de la faim et de la soif pour ensuite s'étendre au CRA de Vincennes.
Les sans-papiers dénoncent avant tout leur enfermement, la politique du chiffre et les méthodes actuelles du gouvernement. Tous les jours ils subissent humiliations et violences. Lundi soir la police s’est de nouveau acharnée sur eux et plusieurs personnes ont été blessées.
Hier, une rafle a eu lieu au foyer de la rue des terres au curé dans le 13ème arrondissement de Paris. Des dizaines de personnes ont été arrêtées et transférés notamment au CRA de Vincennes.
Les personnes détenues au CRA de Vincennes ne sont pas les seules à être en lutte. Des soulèvements se multiplient en zone d'attente à Roissy mais également dans tout l’espace Méditerranéen :
- Au Maroc, suite aux rafles qui continuent dans les banlieues de Rabat, les personnes refoulées dans le désert se mobilisent ;
- A chypre, les prisonniers des centres de rétention se révoltent contre leurs conditions de détention ;
- A Patras en Grèce, les migrants s’organisent suite à la destruction de leur camp de fortune ;
- A Jaen, en Espagne, les travailleurs saisonniers se sont mis en grève pour protester contre les conditions d’esclavagisme qu’ils subissent…
Il est temps d’amplifier la lutte à leurs côtés !
Sur nos lieux de travail, dans les centres de rétention, dans les zones d'attente ou dans les prisons, il faut lutter ensemble pour stopper cette machine à exploiter, à enfermer et à expulser.
Liberté de circulation et d’installation !
Le secrétariat international de la CNT et la commission « Travailleurs migrants »(13 février 2008)
33 Rue des Vignoles, 75020 Paris
Email:
[email protected] /
[email protected] www.cnt-f.org
dimanche 17 février 2008 à 10:52 :: En vrac
Un militant du Réseau éducation sans frontières (RESF) a été condamné( à 800 euros d'amende pour outrage à Nicolas Sarkozy)jeudi 14 février par le tribunal correctionnel de Paris en comparant sa politique en tant que ministre de l'intérieur à celle de l'Etat français sous Vichy.
Romain Dunant, un habitant du Jura âgé de 35 ans, également militant de la Confédération nationale du travail (CNT), avait adressé le 19 décembre 2006 un courriel au ministère de l'intérieur dans lequel il demandait la libération d'un militant marseillais de RESF, Florimond Guimard, placé en garde à vue pour s'être opposé à l'expulsion d'un parent d'élève sans papiers. Dans ce courriel M. Dunant écrivait :
"voilà donc Vichy qui revient. Pétain a donc oublié ses chiens (...)". Il critiquait aussi une "politique qu'il faut bien qualifier de raciste" avant d'adresser ses "salutations antifascistes" au ministre.
"PARALLÈLE POLITIQUE"
La 10e chambre correctionnelle a reconnu ce militant coupable d'outrage à personne dépositaire d'une autorité publique et l'a condamné à 800 euros d'amende ainsi qu'à un euro de dommages et intérêts à verser à M. Sarkozy, qui s'était constitué partie civile. Lors de l'audience du 17 janvier, le parquet avait requis une amende de 750 euros au motif que "la liberté d'expression a des limites : c'est l'outrage".
Le prévenu n'avait pas contesté son message, qu'il avait jugé "légitime", mais son caractère outrageant, estimant qu'il y avait "similitude entre la politique actuelle d'expulsions massives de sans-papiers et celle de Vichy". Son avocate avait expliqué que son client avait voulu faire "un parallèle politique". "C'était une politique qui était visée, pas une personne", avait-elle insisté en plaidant la relaxe.
lundi 4 février 2008 à 18:36 :: En vrac
Les RG s'inquiètent d'une résurgence de la mouvance autonome
LE MONDE | 01.02.08 | 15h40 • Mis à jour le 01.02.08 | 15h40
Les renseignements généraux sont formels : on assiste, en France, à la résurgence d'une mouvance, qualifiée pour l'heure d'"anarcho-autonome", violente, qui prospère sur le terreau des conflits sociaux touchant les jeunes tels que l'opposition au contrat première embauche (CPE), en 2006, et à la loi LRU, en 2007.
"L'affaiblissement à droite comme à gauche des partis politiques qui permettent d'exprimer les frustrations sociales se traduit, l'histoire de France et de ses voisins le montre, par l'apparition de mouvements radicaux et violents", indique au Monde Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur.
A Toulouse, dans la nuit du 24 au 25 novembre 2007, deux hommes et une femme sont interpellés alors qu'ils viennent de faire sauter un engin explosif dans un champ. Randall V., 20 ans, Grégoire M., 22 ans, et Daphné C., 21 ans, transportent avec eux un produit explosif, le triacétone triperoxyde (TATP), placé dans le couvercle d'une boîte en fer avec un inflammateur de type "détaupeur". Ce dispositif était relié à deux fils soudés à une pile de 9 volts, le tout étant raccordé à un minuteur électrique.
A leur domicile toulousain, les enquêteurs retrouvent une importante documentation "anarchiste", avec des noms évocateurs : L'Insurrection qui vient, ou Organe de liaison au sein du parti imaginaire. Sur le disque dur de leur ordinateur, quelques phrases comme : " C'est ici qu'on se rassemble pour tout faire partir en cendres."
Les policiers procèdent à des rapprochements. Ces trois jeunes gens sont rattachés à la mouvance "autonome" de la région nantaise, en particulier à Baptiste H., très en vue, à l'automne 2007, lors du blocage de l'université Rennes-II contre la loi LRU. Les services de renseignements le suspectent même d'avoir tenté de constituer à l'époque un groupe armé.
Randall V. avait été signalé en mai 2006 à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), où il logeait dans un squat "politique", et il s'était fait remarquer des policiers lors des manifestations anti-CPE. Quant à Daphné C., elle s'était introduite en compagnie d'une vingtaine de jeunes de la mouvance autonome dans les locaux du consulat du Danemark, en mars 2007, toujours en Loire-Atlantique.
L'explosif découvert intrigue également les enquêteurs. Le TATP a été utilisé, en mars 2006, contre deux distributeurs de billets installés près de Nantes, mais aussi lors d'une manifestation contre la construction de l'établissement pénitentiaire pour mineurs d'Orvault (Loire-Atlantique).
Plusieurs foyers sont repérés : en Bretagne, où l'on dénombre deux squats "politiques", dans le Sud-Ouest, mais aussi en région parisienne. Autre exemple de cette porosité, les enquêteurs ont découvert en perquisition à Toulouse un passeport établi au nom de Pierre D., arrêté en mars 2006 lors de l'occupation des locaux parisiens de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS).
Selon un rapport des RG, cette mouvance se caractérise donc par "une grande mobilité (...) ayant pour objectif de créer des foyers de lutte". Et les enquêteurs de souligner "l'apparition d'une génération de militants déterminés à passer à l'action violente".
Cela aurait pu être le cas, à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), le 19 janvier. Ce jour-là, Damien B., Yvan H. et Bruno L. sont arrêtés en possession d'un pochon avec des clous tordus, des rouleaux de Scotch, un sachet de poudre blanche, un produit allume-feu, ainsi qu'un bocal contenant 2,28 kg de poudre blanche. Envoyée au laboratoire de la préfecture de police de Paris, il s'avère que cette poudre est un mélange hautement explosif de sucre et de chlorate de soude. Pour les experts, l'association de ces éléments peut conduire à la confection d'un "engin explosif à fragmentation et à potentialité létale".
Comme à Toulouse, les enquêteurs saisissent en perquisition de la documentation "anarchiste". Déférés et mis en examen, deux des jeunes sont écroués. Là encore, les services stigmatisent "la montée en puissance d'une nouvelle génération d'agitateurs, en phase de radicalisation".
D'autant que, quelques jours plus tard, à Bourges, le 23 janvier, un autre militant, Franck F., est retrouvé porteur de deux sacs d'un kilogramme de chlorate de soude et de plusieurs documents, dont l'un, rédigé en italien, détaille la fabrication d'une bombe. Il était en compagnie d'une jeune femme dont le profil ADN correspond aux traces retrouvées, en mai 2007, à Paris, sur un engin explosif placé sous une dépanneuse de la préfecture de police. Les douaniers ont retrouvé dans leurs affaires trois plans de l'établissement pénitentiaire pour mineurs de Porcheville (Yvelines).
Gérard Davet