des occupant-e-s de la ZAD, 1000 personnes des environs de Nantes et des
4 coins de la France et ailleurs, se sont mobilisées pour occuper
collectivement une parcelle en friche, la défricher et soutenir un
projet d'installation agricole collective en maraîchage sur ces terres.
Cette action s'inscrit dans la dynamique d'occupation de la zone
concernée par l'aéroport ; contre les politiques urbanistiques
mortifères de Nantes Métropole ; pour la réappropriation des terres
agricoles, dont l'accès est de plus en plus difficile du fait de la
bétonisation, la spéculation foncière et les politiques d'agrandissement
des exploitations.


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Dès le petit matin, c'est quelques centaines de personnes qui chargent
une remorque aux planchettes, au coeur de la ZAD. PQ, futs de bière,
brouettes, infokiosk, banderoles... les outils resteront à l'épaule pour
se rendre ensemble au point de rendez vous. C'est ainsi qu'un premier
cortège traverse un bout de la ZAD. Au loin ça pagaille chez les
gendarmes mobiles planqués dans un chemin : demi tour, marche arrière,
marche avant... après ce petit manège qui semble bien manquer
d'organisation, ils prennent la fuite. Ils n'avaient pas l'air de
vouloir nous voir de trop près.

10 h, arrivée à l'heure à La Paquelais. Après 30 minutes d'attente un
cortège d'environ 800 personnes et 5 tracteurs se dirigent vers la ZAD,
pour se rendre sur la parcelle à défricher. Bêches, fourches, crocs,
croissants, hallebardes, faux, machettes... les outils sont portés
hauts. "On dirait qu'on va prendre la bastille !" s'emballe un ancien du
coin, sourire aux lèvres. "En avant pour la jacquerie" s'écrie une
autre. Pas de slogans fédérateurs, mais un défilé parsemé de petits
groupes tous aussi imaginatifs les uns que les autres, emportés par une
batucada. Chansons, slogans braillards, sono cyclo-portée... l'ambiance
est chaleureuse et souriante.

Arrivée sur la parcelle, une première prise de parole a lieu : trop de
monde, pas assez de watts, tout le monde n'en profite pas, mais la foule
est enthousiaste. Un tracteur ouvre alors la friche et les
défricheur-euse-s entrent en scène. Dans le même, temps, le bar est
monté, la bière refroidi, la logistique pour la journée se met en place
et les gosiers s'irriguent. Coté champ, après 1 heure de boulot, la
friche est déjà bien éclaircie. Les accordéons sont sortis et une piste
de danse s'improvise. Ça défriche à tout va, peu de doigts coupés au
regard de l'énergie mise. Les défricheur-euse-s en oublieraient de manger !

En milieu d'aprem, une petite sono est montée dans la parcelle, pour des
prises de paroles : divers groupes de lutte contre l'aéroport de
Notre-Dame ; mais aussi des collectifs d'ailleurs en lutte contre
l'aménagement du territoire (lutte contre une ligne haute tension en
Catalogne, contre l'extension de l'aéroport d'Heathrow) ; et encore des
témoignages de luttes passées et victorieuses de la région (contre les
projets de centrales nucléaires du Carnet et du Pellerin). Après ces
prises de paroles, des rendez-vous pour diverses manifestations et
actions sont donnés pour les mois à venir, à Notre-Dame et ailleurs. Des
groupes se retrouvent pour parler plus longuement autour de diverses
problématiques : gentrification du rural, lutte contre la MAT, mémoire
de luttes...

Le défrichage se poursuit tout l'aprem et jusqu'à la nuit : une dizaine
de tas de ronces de plusieurs mètres de haut parsèment le terrain.
Mission accomplie. Reste encore à abattre quelques arbres et à préparer
la terre, mais d'ores et déjà un travail impressionnant a été abattu.
L'activité maraîchère pourra bientôt commencer !

La journée se termine par une soirée de concerts, de fete, de
rencontres, jusqu'à tard dans la nuit. Dimanche, réveil difficile mais
des chantiers collectifs s'organisent, ainsi qu'une discussion sur la
tenue d'un éventuel camp anti-G8/G20 sur la ZAD.

Cette action était la première occupation massive sur la zone concernée
par l'aéroport. L'enthousiasme général laisse augurer de nouvelles
actions de ce type. Dans le même temps, l'occupation de la ZAD se
poursuit : d'autres installations sont d'ores et déjà en cours.
Nous ne nous laisserons pas expulser !
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