d’amis dans le quartier saint Jean, deux manifestants ont été sauvagement attaqués par des militants d’extrême-droite. Ils auraient été suivis lors de la dis­per­sion de la mani­fes­ta­tion des Terreaux jusqu’au lieu de l’agres­sion par quatre mili­tants fas­cis­tes. Arrivés dans le quar­tier saint Jean, les deux mili­tants anti­fas­cis­tes ont été inter­pel­lés et pro­vo­qués par ces der­niers. C’était en fait un véri­ta­ble guet-apens : une quin­zaine d’agres­seurs ont simul­ta­né­ment surgi d’un coin de rue, armés de barres de fer, de battes de base­ball et de man­ches de pioche. Se ruant sur eux, ils les ont lit­té­ra­le­ment lyn­chés place du Change. Le plus dure­ment touché a 21 jours d’ITT en raison de plu­sieurs frac­tu­res et d’une mâchoire brisée due à la mul­ti­pli­ca­tion des coups portés à la tête. Il devra pro­chai­ne­ ment subir une lourde opé­ra­tion chi­rur­gi­cale. L’autre per­sonne s’en tire avec quel­ques contu­sions. Ce n’est mal­heu­reu­se­ment pas (et de loin) la pre­mière agres­sion orches­trée par des nervis appar­te­nant à la mou­vance iden­ti­taire et fas­ciste lyon­naise dans ce quar­tier. Trois  syndicalistes en avait déjà fait les frais en mars 2010. Un exem­ple parmi d’autres.
Voici plus d’un an que nous, col­lec­tif 69 de vigi­lance contre l’extrême droite, poin­tons la recru­des­cence des vio­len­ces fas­cis­tes dans l’agglo­mé­ra­tion lyon­naise. Trois jours avant cette agres­sion, une autre s’était dérou­lée devant le lycée Jean-Paul Sartre à Bron où deux per­son­nes dif­fu­sant des tracts pour la mani­fes­ta­tion anti­fas­ciste avaient été atta­qués. Malheureusement, nous devons une fois de plus condam­ner une énième agres­sion de la part des nervis fas­cis­tes et/ou iden­ti­tai­res à l’encontre de ceux qui ne leur plai­sent pas : jeunes issus de l’immi­gra­tion, actri­ces-eurs des mou­ve­ments sociaux, mili­tan­tes-mili­tants de gauche ou liber­tai­res… Une fois encore nous inter­ro­geons les pou­voirs publics sur cette situa­tion, sur leur capa­cité à y remé­dier, et sur leur volonté d’agir enfin contre ce que nous sommes contraints d’appe­ler une véri­ta­ble résur­gence de l’extrême-droite radi­cale à Lyon.
La vio­lence des agres­sions étant chaque fois plus intense nous nous inter­ro­geons : faudra-t- il un mort pour qu’une prise de cons­cience poli­ti­que et média­ti­que ait lieu ? Banalisation du dis­cours raciste, débats nau­séa­bonds, oppro­bre jetée sur une partie de la popu­la­tion fran­çaise, chasse aux sans-papiers : les poli­ti­ques por­tent leur lot de res­pon­sa­bi­li­tés dans la situa­tion que nous subis­sons aujourd’hui. Nous tenons à inter­pel­ler toutes-s les Lyon­nai­ses-s sur la dan­ge­ro­sité crois­sante que font peser les diver­ses com­po­san­tes de cette droite extrême en recom­po­si­tion — des iden­ti­tai­res aux néo-nazis en pas­sant par le Front National et divers grou­pus­cu­les, les fron­tiè­res entre ces grou­pes étant lar­ge­ment per­méa­bles selon nous. Nous aler­tons les habi­tan­tes-s de saint Jean et les per­son­nes qui y tra­vaillent sur cette triste réa­lité, à savoir que leur quar­tier risque aujourd’hui de deve­nir un véri­ta­ble bas­tion de l’extrême-droite vio­lente. Nous ne nous lais­se­rons pas inti­mi­der par ce déchaî­ne­ment de vio­lence et nous conti­nue­rons plus que jamais le combat sur le ter­rain poli­ti­que et popu­laire !
Collectif 69 de vigi­lance contre l’extrême-droite (contact) Lyon, le 11 avril 2011.