Le G8-G20 est le moteur de la mondialisation néolibérale ; il définit
l’agenda politique qui est ensuite mis en œuvre par toutes les grandes
organisations internationales. Dans ce contexte, le « G8 des Universités »
est d’apparition récente. L’édition 2011 de Dijon/Besançon sera la
quatrième. Alors que les 3 premiers s’étaient concentrés sur le thème très
consensuel du « développement durable », l’objectif affiché du G8 des
Universités de 2011 est de planifier la marchandisation de l’éducation et
de la recherche. Cette politique d’amplitude internationale détruit déjà
le service public d’éducation et de recherche qui offre des garanties
minimales en termes d’accès aux études supérieures.

A tous les niveaux, l’éducation et la recherche publiques subissent une
dégradation accélérée. Elles sont parmi les services publics fortement
touchés par les intérêts du capitalisme, tant à l’échelle européenne qu’à
l’échelle mondiale. Sous le prétexte facile de politiques d’austérité,
l’Union Européenne et les gouvernements mettent en place des réformes
sociales et pédagogiques destructrices. De la maternelle à l’université et
pour ce qui concerne la recherche, la tendance est de faire de
l’enseignement et de la recherche une marchandise intégrée au marché
capitaliste avec pour conséquences le diktat d’une économie de la
connaissance, la généralisation d’une pensée unique et totalisante, une
aggravation des inégalités sociales, des conditions de travail rabaissées,
des droits syndicaux bafoués, libertés académiques (recherche et
enseignement) menacées, etc.

Le constat est identique en Europe et ailleurs. La France, la Grèce,
l’Italie, la Grande-Bretagne, l’Espagne, le Portugal, la Suisse,
l’Autriche et d’autres pays sont déjà entrés en lutte contre ces
politiques de marchandisation du savoir. Présentes dans les pays où les
réformes sont en cours et ceux où le système d’éducation et de recherche
est déjà réformé, ces luttes et leurs revendications sont transnationales.
Pour mieux contrer les attaques, il convient de regrouper nos forces de
réflexion et d’action. Pour nous, il est urgent d’organiser une résistance
globale à laquelle participe ce contre G8 dont les objectifs sont :

de mettre en lumière les questions sociales en lien avec le thème de
l’éducation et de la recherche et de fournir un lieu pour l’échange
d’expériences pratiques et de discussions théoriques, et des débats autour
du rôle de l’éducation et de la recherche, des conditions de leur
réalisation et de leurs impacts économiques, sociaux, politiques et
environnementaux, aux niveaux local, régional et international.

de faire entendre d’autres discours sur l’éducation et la recherche,
remettre en question la façon dominante d’enseigner et de rechercher, ses
institutions et méthodes formatées par des politiques économiques
néolibérales, la compétition, la mondialisation des marchés, le
consumérisme, la domination et l’exploitation des hommes et de la nature.

de réaffirmer le pouvoir de l’éducation pour forger la conscience
critique, réduire le fossé entre les cultures et les pratiques et libérer
les populations de l’oppression, les sortir de l’isolement et de leur
éclatement.
Nous proposons de réfléchir ensemble autour des axes suivants – qui ne
sont bien sûr pas exclusifs : l’accès à l’éducation et à la recherche ; la
précarisation ; l’excellence ; l’autonomie ; la professionnalisation ; la
mobilité ; la situation des étudiant-e-s étranger-e-s ; les pédagogies
alternatives ; les modalités de luttes ; l’éducation et la société.

Ce carrefour international entre les réseaux œuvrant dans les champs de
l’éducation et de la recherche se veut être un moment fédérateur qui
rassemblera des enseignant-e-s, étudiant-e-s, universitaires,
chercheur-e-s, parents d’élèves, militant-e-s, et tous ceux et celles qui
se sentent concerné-e-s par ces sujets, aux niveaux local, régional et
international.
Nous appelons au Contre G8 de l’éducation et de la recherche qui se
déroulera à Dijon du 5 au 7 mai 2011.

Collectif d’organisation du contre G8 de l’Éducation et de la Recherche

Signataires : Alternatifs 21, AMEB, ATTAC21, CNT21, CUAE, FASE, FSU21,
RUSF21, RUSF Franche Comté, Snesup 21, Sud éducation Franche Comté, Sud
étudiant, UEC 21, UEC, UGED-FSE, Forum social local21, SNASUB-FSU 21,
ATTAC france, PCF, SNESUP, CGT FERC, NPA, Solidaires, Alternatifs,
Individu-e-s

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