automobilistes sur l'"autoroute du soleil". Un brin de gaieté pourtant,

puisqu'au loin sur le péage, une banderole annonce en lettres flashy

"Péage Gratos". Ouah ! ça fait toujours plaisir d'éviter le racket des

sociétés d'autoroute et de ne pas devoir engraisser les actionnaires.

Magique ! les barrières habituellement hostiles restent levées, les

flèches sont au vert et une trentaine de personnes a remplacé les

habituels caissiers et fait le comité d'accueil. Avec un peu d'info sur

papiers et des sourires, ils invitent plutôt à contribuer financièrement

et librement à la constitution d'une caisse de grève pour soutenir ceux

qui se sont battus les semaines passées et qui se battront encore dans

les temps à venir, mais aussi pour aider le mouvement étudiant en

gestation (Mouvement Unitaire sur les Retraites) à la Fac, suite à

l'occupation la semaine dernière de l'amphi Roupnel. Depuis la lutte sur

les retraites, la question d'un soutien financier aux grévistes, par le

biais des syndicats ou avec des apports extérieurs, se repose de manière

vivace, parce qu'il faut tenir et se donner les moyens de pouvoir encore

arrêter le travail, de ne pas se retrouver seul après coup à manger des

cailloux.


L'idée de "caisse de grève", qui semblait parfois être tombée dans les

oubliettes des mouvements ouvriers passés est remise au goût du jour,

avec des dons personnels mais aussi par la multiplication d'initiatives

collectives, entre autres, les opérations de péages "prix libre" pour

les grévistes. Initiative populaire s'il en est puisque tout le monde

s'y retrouve à part la bande à APRR, AREA, Eiffage, Vinci et consorts.

Les pauvres !


Ce dimanche, le gang des gendarmes finit par arriver à l'appel du gérant

rabat-joie, qui bougonne depuis un moment déjà et se démène sur son

portable, en se mettant au travers de la route au risque de créer des

blocages. Après une rapide analyse de la situation et un petit moment où

les gendarmes s'amusent eux aussi à faire passer les voiture gratos mais

sans soutien aux grévistes, ils menacent finalement les occupant-e-s de

sévir s'ils ne décampent pas très vite. Comme cela fait déjà un moment

que ça dure et que le temps s'aggrave, le groupe décide de repartir,

escorté par les petits hommes en bleu, mais sans encombre. Quelque chose

nous dit que les empêcheurs depayer en rond étaient toutefois bien

décidés à revenir là ou ailleurs, par ce moyen ou d'autres, taper dans

les poches des patrons et redistribuer un peu des richesses !


Compte-rendu vible aussi sur brassicanigra :

https://www.brassicanigra.org/contributions/dijon-14-11-le-peage-s-ouvre-a-prix-libre-en-soutien-aux-grevistes.html