mobilisant force policiers ainsi qu'un tractopelle pour
détruire immédiatement la maison (sans permis de démolir apparent) et
laisser un tas de ruines pour les années à venir. Un certain nombre de
personnes impliquées dans le potager, de soutiens et de voisins se sont
rassemblées au cours de l'après-midi pour protester et faire en sorte
que les affaires des habitants et du potager ne finissent pas sous les
décombres.

Rappelons que cette grande maison avait été rachetée 500 000 euros au
début de l'année par la Mairie qui en avait fait immédiatement détruire
le toit. Elle avait ensuite été restaurée par des personnes à la rue qui
avait décidée de l'habiter. Il faut préciser que la Mairie n'avait aucun
projet avant au moins quelques années sur cette maison, si ce n'est de la
laisser vide et inutilisable.

Depuis quelques mois la Villa était aussi un lieu de stockage, de
rencontre et d'organisation pour le Potager Collectif des Lentillères.
Depuis le 28 mars en effet, des terres laissées en friche depuis des
années rue Phillippe Guignard avaient été occupées par plus de 200
personnes pour être transformées en un potager. Ce potager s’est ancré
dans la vie du quartier et représente une expérience concrète de
maraîchage local, collectif et autonome vis à vis de l’industrie
agro-alimentaire, en zone péri-urbaine.

Déterminé à expulser la Villa, le Maire de Dijon, M.Rebsamen, avait
refusé tout retour en arrière, et ce malgré la multiplication des
actions de soutiens (à l'appel de nombreuses associations dont Attac 21
- Association Kir - Association Vira
Lata - Confédération Paysanne 21 - CNT 21 - Food not Bombs Dijon - le
Groupe Libertaire Dijon - Espace autogéré des Tanneries - Maloka -
Plombières Environnement), lettres, appels et manifestations devant la
Mairie durant les semaines passées.

Le Maire avait annoncé la couleur dès la semaine dernière lors du
dernier conseil municipal, en annonçant haut et fort,
face aux question des journalistes et à un nouveau rassemblement de
soutien : "On n’a pas à violer la propriété privée. Ils seront donc
expulsés le plus rapidement possible. Je n’ai pas d’état d’âme… ".
Rappelons que la "Villa" appartenant à la Mairie, il s'agissait en
l'occurence plutôt d'une propriété publique. Il
n'hésitait pas par ailleurs à mentir éhontément affirmant pour se
justifier : "Tout est
pollué dans le coin mais enfin bon, ils mangent les légumes qu'ils
veulent manger". Alors que ces même terres avait été exploitées par des
maraîchers bio agréés il y a quelques années encore. Venus assister à
l'expulsion, le directeur général du Grand Dijon, face aux personnes
rassemblées qui affirmait que cette expulsion était honteuse, s'est
contenter de répondre "sans doute", mais qu'il ne faisait que "faire son
travail". Belle excuse !

En expulsant la Villa, la Mairie prend pourtant clairement position
contre le projet de potager collectif de la Rue des Lentillères. Elle
affiche aussi ouvertement son hypocrisie,en annonçant d'un coté, pour
l'image verte un projet d'"éco-quartier" et la volonté de garder des
potagers en zone péri-urbaines, et en faisant tout pour les détruire
quand ceux-ci se mettent en place. C'est la même hypocrisie que l'on
retrouve quand le Maire vient faire son marketing social au Sénat en
prônant une loi pour la réquisition des logements laissés vacants et
fait tout le contraire dans sa commune en les détruisant
systématiquement. (voir :
http://www.dijonscope.com/001890-logements-vacants-la-proposition-de-loi-de-f-rebsamen-est-recalee)

Nous appelons aujourd'hui à renforcer la mobilisation autour du potager
et engager diverses actions de protestation en réaction à cette
expulsion. Nous allons pour notre part poursuivre la culture des terres
autour de la "Villa".

Nous continuerons à refuser que des maisons restent vides à Dijon et que
le quartier des Lentillères soit complètement bétonné. Nous lutterons
pour que des terres y demeurent utilisées pour jardiner et se retrouver,
loin des logiques urbanistiques et mercantiles mortifères.
Nous n'oublierons pas !

Le potager collectif des Lentillères et la Villa en exil.