Une mobilisation s'était mise en place hier après que les occupant-e-s, une trentaine de personnes dont une dizaine d'enfants, aient fait savoir que  M. Pereira les menaçaient d'expulsion pour cette semaine. Suite à divers messages d'alertes envoyés par les collectifs de soutien hier en direction de autorités publiques, une commissaire est venue ce matin  pour confirmer que le propriétaire n'avait pas mis en oeuvre de procédure d'expulsion.

De ce fait et en raison de la période hivernale, la préfecture voulait bien s'engager à ce qu'il n'y ait pas d'expulsion des familles avant le printemps et ce que la procédure soit respectée. L'entreprise Pennequin est néanmoins venue poser des grilles pour entourer  la maison en vue d'une démolition vers 8h30. Mais, les personnes présentes  leur ont fait comprendre que ce n'était pas possible et les grilles sont reparties dans le camion.

Si aujourd'hui la solidarité a payé, une mobilisation forte reste de mise car il arrive malheureusement régulièrement que des personnes soient mises  à la rue dans le silence le plus total et sans pouvoir bénéficier des mêmes  soutiens.

Rappelons que dans le cas d'une occupation sans droit ni titre, le droit au logement rend obligatoire une décision du Tribunal d'Instance pour autoriser l'expulsion. Des occupants en situation de précarité peuvent bénéficier de divers délais,  d'autant plus comme c'est le cas ici si il n'y a pas de projets de construction  urgent et pendant la période hivernale.

Mais de plus en plus souvent, les propriétaires et pouvoir publics abusent de leurs droit et mettent de force les gens dehors, avec l'aide de la police ou en démolissant directement les bâtiments, et ce  sans respecter aucune procédure. Cette répression concerne notamment  des populations comme les roms, stigmatisés et criminalisés de toutes parts,  moins à même de faire valoir leurs droits et encore couramment expulsés vers la Roumanie alors que celle-ci fait maintenant partie de l'Union Européenne.

Tandis qu'il existe plus de 2500 logements vides à Dijon et plus de 8000 dans le grand Dijon,  que les foyers d'accueils sont surchargés ou parfois inadaptés et que les  délais d'attente pour obtenir des logements sociaux sont souvent extrêmement longs, nous ne pouvons accepter que des personnes en situation de précarité se retrouvent brutalement sans toit du jour au lendemain.

Il est vital que des bâtiments laissés à l'abandon souvent sans projets à court terme puissent servir à ceux et celles qui en ont besoin.

Collectif "Un Toit pour Toi"