L'État a toujours besoin d'un nouvel ennemi intérieur pour faire oublier qu'il organise l'accroissement de la précarité et des inégalités. Après les immigrés, les musulmans ou les jeunes de banlieue, une campagne ignoble est menée depuis l'élection de Sarkozy contre les militants anticapitalistes et notamment dits « anarcho-autonomes » auxquels sont appliquées maintenant les mesures antiterroristes depuis la circulaire du 13 juin 2008 du ministère de la « Justice » demandant aux procureurs de transférer tous les faits qui pourraient impliquer ou se rapprocher des modes d'action « anarcho-autonomes » au parquet antiterroriste.

Une circulaire qui stipule également que « c'est aussi à l'occasion de manifestations de soutien à des prisonniers ou d'étrangers en situation irrégulière que ses membres s'expriment, parfois avec violence ». Une manière de faire écho aux propos de l'UMP vis-à-vis de RESF, accusée d'être responsable de l'incendie du CRA de Vincennes en juin dernier.

En outre, nous ne saurions ignorer que toute cette affaire n'est en réalité que le premier coup de la nouvelle Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) créée fin juin en fusionnant la Direction de surveillance du territoire (DST) - les services secrets pour l'intérieur - et les Renseignement généraux (RG), la police politique : une telle réorganisation porte en elle-même l'amalgame « contestation sociale = terrorisme ».

En réalité, avec Edvige, les Tasers, vigipirate, les prélèvements ADN, la rétention de sûreté, le fichier base-élèves, les militants condamnés pour délit d'outrage, le GIGN envoyé contre des grévistes, bref avec le tout-policier et le tout-sécuritaire, c'est bien l'État qui nous terrorise au quotidien. La CNT dénonce cette politique sécuritaire qui consiste à fabriquer des épouvantails afin d'effrayer la population et de la détourner des luttes sociales. La CNT exige le retrait de la circulaire du 13 juin ainsi que de tous les fichiers et de tous les dispositifs qui visent à réprimer et criminaliser ceux qui luttent pour un monde solidaire et sans hiérarchie.

L'anticapitalisme n'est pas un délit ! Le militantisme n'est pas un crime !


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