travail du sexe, du potager collectif, revient sur le mouvement des
retraites, s'évade du coté de la grève générale barcelonaise ou de la lutte
contre un projet d'aéroport à Nantes, interroge des acteurs des mouvements
sociaux : routiers, cheminots...et tente de promouvoir des
actions collectives. Nous sommes enthousiastes à l'idée de partager avec
ses lecteurs. Nous vous invitons ce soir à venir le commenter, faire des
retours critiques, proposer des sujets d'articles pour la suite...et à
boire un coup pour fêter sa sortie en bonne et dûe forme.

20h repas - c'est possible de venir participer à la confection dans
l'aprem' ou d'amner quelque chose à boire ou à manger.

21h projection : Land and freedom - Film de Ken Loach - 1994) :

Une jeune fille lit la correspondance de son défunt grand-père, dont
elle découvre l'engagement aux côtés des républicains pendant la guerre
civile espagnole. Au générique, l'Histoire s'avance, vêtue d'images
d'archives, haillons noircis d'une guerre tragique et exemplaire. Sous
le roulement des chants républicains, mille et un visages en désordre,
épuisés, ardents, donnent la chair de poule. L'Histoire s'avance, mais
Ken Loach ne prétend pas l'enseigner dans sa globalité ; il cherche
plutôt, avec ferveur, à en tirer un enseignement. L'Angleterre
contemporaine de Kes, Riff-Raff ou Raining Stones n'est loin qu'en
-apparence. Land and Freedom s'enflamme de la même étincelle militante.
Dans le sillage de David (magnifique Ian Hart), un humble, un croyant,
Loach prend le parti de l'engagement. Les lettres de David ne sont pas
que des morceaux de passé jaunis. -Elles nourrissent le présent de
rêves, de luttes que le cinéaste refuse de déclarer obsolètes. La petite
brigade cosmopolite du Poum incarne un idéal révolutionnaire et
fraternel, cet autre modèle de société auquel Ken Loach veut croire,
aujourd'hui plus que jamais. Vibrant, son credo politique n'est pourtant
pas naïf : témoin, la scène superbe, volontairement brouillonne, du
débat sur la collectivisation des terres. De même, le fascisme, ennemi
désigné, n'apparaît que le temps de brèves mais terribles escarmouches.
Ken Loach se concentre avec amertume sur une lutte plus intime,
fratricide, entre staliniens et gauchistes. Mais l'amertume n'étouffe
pas la foi, et l'hommage, rendu aux simples combattants, dépenaillés,
humains, magnifiques, bouleverse et réveille.