cet immeuble abandonné qui, dans les années 70-80, accueillait différentes

organisations d'émigrés algériens. À ce propos tous les coups de main sont

les bienvenus.


La rumeur dit que ce terrain est destiné à accueillir le nouveau foyer de

travailleurs africains, qui n'aura ni salle de prière, ni salle de

réunion, ni cantine ; en somme, plus d'endroit pour mener leur existence

fondamentalement commune — un lieu dont ils ne veulent évidemment pas. Ce

projet ressemble en tout point aux logements sociaux, qu'ils ne manqueront

pas de nous proposer : nous refusons une solution qui viserait à nous

séparer. À l'individualisation de tous les aspects de la vie, nous

opposons une prise en charge collective de nos besoins et de nos envies.

Nous ne sommes pas là pour faire parler du problème du logement mais pour

le résoudre collectivement et à notre échelle. Nous nous passerons des

mains tendues tant qu'il y aura des maisons vides.


La réponse ne s'est pas faite attendre : à ce jour, nous sommes convoqués

à une audience en référé au début du mois de décembre. Évidemment aucun

des prétextes officiels avancés (insalubrité, réhabilitaion, nouveaux

projets urbanistes…) n'occultera la véritable raison de cette décision

politique : d'empêcher la généralisation de cette pratique. La menace

d'une expulsion certaine ne nous fera pas renoncer. Nous percevons le

temps qui nous sépare de cette sanction comme une incitation à donner

d'autant plus corps à notre aspiration, et non pas comme une injonction à

préparer nos bagages.


À bientôt ici, ou près de chez vous.


À Rouen le 22 novembre 2010.

lhabite_asociale at boum point org


L'Habite asociale