Lundi 7 juin à 17h00, place de la Libération - Rassemblement en soutien à la "Villa"
vendredi 4 juin 2010 à 15:48 - Squat - Lien permanent
Contre l'expulsion de la Villa, salades à tous les étages !
L'avenir de la "Villa", maison occupée rue Philippe Guignard et place forte du jardin collectif des Lentillères, est toujours incertain. Le 27 mai déjà, 80 personnes s'étaient rassemblées place de la Libération, pour une jacquerie urbaine comme Dijon n'en n'avait plus connu depuis belle lurette (1). Pourtant, la "Villa" est toujours menacée et officiellement expulsable depuis le 5 juin. Mais en coulisse, on murmure que les salades attendent leur heure...
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Depuis quelques semaines, la lutte s'organise autour de la "Villa".
Suite à de nombreuses lettres de soutien et à l'opposition franche de nombreux individus à cette expulsion, la mairie est sortie pour la première fois de son retranchement, justifiant la dévitalisation de la "Villa" - c'est-à-dire le démantèlement du toit tuile par tuile - par "des conditions de sécurité insuffisante" conduisant à "la décision de condamner la propriété, afin de ne pas prendre le risque que quelqu'un l'occupe, et s'y blesse". Pourtant, peu de temps avant son rachat, cette maison était habitée et dans un état tout à fait satisfaisant, sans compter le grand jardin et ses innombrables arbres fruitiers. Mais nos élu-e-s, trop habitué-e-s à fréquenter le luxueux Palais des Ducs, semblent avoir perdu le sens des réalités. Pire, nos représentants semblent être atteint de schizophrénie. En effet, quelques mois plus tôt Francois Rebsamen avait formulé une proposition de loi sur les logements vacants, qui intégrait d’une part une taxe sur les logements vides, et d’autre part, la possibilité pour les maires d’exproprier les propriétaires au bout de 3 ans de vacance (2). Disposition qui, loin d'être révolutionnaire, peut quand même être considérée comme plutôt osée dans un contexte où la défense de la propriété privée semble avoir pris une démesure totale, au détriment d'un droit qui semble pourtant incompressible, celui pour tou-te-s d'accéder à un logement. Mais sur le terrain, la politique municipale est toute autre...
Alors même que, de son propre aveux, la mairie n'a de projet qu'à "plus ou moins long terme" sur le terrain de la "Villa", l'institution attaqua rapidement les habitant-e-s, n’hésitant pas à user de calomnies pour défendre son droit de propriété : selon leur avocat, la maison aurait été à la limite de s’écrouler, suite à plusieurs années sans toit, elle aurait également été victime d’un incendie à l’origine de la calcination et de la fragilisation du toit. Si le toit est effectivement endommagé, il faut n'y voir là que les conséquences d'une politique sociale à la sauce moutarde. Lors du procès, l'avocat municipal alla jusqu'à demander l’expulsion immédiate de la "Villa", afin de protéger ses habitant-e-s des dangers auxquels illes s'exposaient dans leur grande irresponsabilité. Le juge, à qui on ne la fait pas, accorda cependant aux habitant-e-s un court délai de 2 mois, aujourd'hui arrivé à échéance.
Mais la résistance est fertile, et deux mois après l'ouverture du potager collectif des Lentillères, les premières salades pointent le bout de leurs pommes. Parce que la salade est la nourriture de l'âme et la vinaigrette un symbole éculé de résistance, jardinier-e-s et villageois-e-s vous convient à une grande "Salade Party", lundi 7 juin à 17h00, place de la Libération, pour manifester notre opposition à l'expulsion de la "Villa". Parce que s'opposer à cette expulsion c'est revendiquer la légitimité des actions de réappropriation collective des espaces laissés vides par les spéculateurs et permettre d'expérimenter une autre conception politique de la ville, mastiquons !
Contact :
(1) Voir le site de contre informations locales, Brassica nigra :
http://www.brassicanigra.org/contributions/contre-l-expulsion-de-la-villa-jacquerie-urbaine-devant-la-mairie.html
(2) Dijonscope, 18 novembre 2009