Cette semaine sur Dijon!
mardi 1 décembre 2009 à 17:00 - Dijon - Lien permanent
Mercredi 2 et Samedi 5 décembre, la caisse de solidarité dijonnaise et
RUSF 21 vous convient à divers évènements aux Tanneries : présentation de
livres, débats, repas et grande boum de soutien. Quelques infos sur ces
évènements et les collectifs qui en sont à l’initiative...
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Mercredi à 17h, présentation et discussion sur « L’ennemi intérieur » de
Mathieu Rigouste, février 2009, Éd. La Découverte, dans le cadre des
rendez-vous hebdomadaires de la bibliothèque des Tanneries.
« La France des années 2000, comme de nombreux pays, a vu se confirmer un
modèle de contrôle censé protéger la population contre la prolifération,
en son sein, de « nouvelles menaces » : islamisme, terrorisme, immigration
clandestine, incivilités, violences urbaines… Et pour justifier cet
arsenal sécuritaire, un principe s’est imposé : désigne l’« ennemi
intérieur ».
Retraçant l’évolution des représentations de l’ennemi intérieur dans la
pensée d’État depuis les années 60, il explique comment, des territoires
colonisés d’hier aux quartiers populaires d’aujourd’hui, la Ve République
a régénéré un modèle d’encadrement fondé sur la désignation d’un bouc
émissaire socio-ethnique. À travers l’étude minutieuse des étapes de la
lutte antimigratoire et de la structuration de l’antiterrorisme, il révèle
l’effrayante évolution du contrôle intérieur, de ses dimensions
médiatiques et économiques, ainsi que la fonction de l’idéologie
identitaire dans la mise en œuvre du nouvel ordre sécuritaire. »
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Samedi à 17h30 - « Feu au centre de rétention », présentation et
discussion autour des luttes dans les centres de rétention en France et
ailleurs
Au cours des six mois qui ont précédé l’incendie du centre de rétention de
Vincennes, le 22 juin 2008, les migrants « retenus » ont multiplié les
actes de résistance, refusant de manger, d’être comptés, déchirant leurs
cartes, brûlant leurs chambres, affrontant la police. Six mois de luttes
collectives durant lesquels nous n’avons cessé de leur téléphoner et de
recueillir le récit de leurs révoltes.
« Il faut penser la lutte autrement. Les gens et les flics se foutent de
la grève de la faim. Ils se foutent des sans-papiers. Ils s’en foutent si
on crève. Les gens bouffent des lames de rasoir tous les jours et l’on
n’entend pas parler d’eux. Les petits trucs qu’on fait ne valent pas le
coup. Il faut vraiment foutre le bordel pour leur mettre une vraie
pression. Quand j’étais dehors, je travaillais. J’allais boire des verres
après le travail. Je sortais avec mes amis. Je me foutais du reste. Quand
j’ouvrais un journal, je ne m’intéressais qu’aux gros titres. Pour les
gens, c’est pareil. Il faut que ça pète pour qu’ils s’intéressent à nous.
»
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20h- Festin à prix libre en soutien aux inculpés de l’incendie de Vincennes.
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A partir de 22h, grande boum de soutien à la caisse de solidarité et à
RUSF 21. Au programme, rock, electro, raï, rap, dance, disco, déguisements
et déchaînement sur le dance floor jusqu’à l’aube.
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RUSF 21 est un collectif de soutien aux étudiants étrangers qui lutte pour
qu’il n’y ait plus de sélection ni d’expulsion.
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La Caisse de solidarité de solidarité est un collectif dijonnais de
soutien aux inculpés.
Quelques mots de présentation... "Face aux diverses expressions de
révoltes, individuelles ou collectives, identifiées ou non comme «
politiques », l’Etat intensifie ses moyens d’actions, sécuritaires et
répressifs. Toute sortie du cadre constitué pour le/la citoyen-ne modèle
peut exposer à se trouver confronté avec la police et la justice :
soutenir des personnes sans-papiers, participer à une manif, lutter sur
son lieu de travail, refuser de donner son ADN, refuser de subir
l’arbitraire des contrôles de police, etc. Subir cette confrontation,
c’est toujours une expérience difficile et éprouvante (conditions de
détention en prison ou en garde-à-vue, impuissance et incompréhension face
à l’appareil judiciaire , etc.), qui nécessite un soutien.
De ce point de vue , la question n’est pas de savoir si la répression
s’abat sur des « coupables » ou des « innocent-e-s », mais de prendre acte
que toute lutte politique s’y trouvera confrontée. S’organiser en
conséquence devient donc une nécessité, d ’où le sens de la caisse de
solidarité.
S’organiser, c’est d’abord ne laisser personne seul face aux institutions
policières et judiciaires ; c’est participer à construire un rapport de
force, notamment en rendant publiques les affaires. C’est aussi soutenir
de façon concrète en apportant une aide financière (pour payer les frais
de justices, cantiner en prison, etc.) et un appui juridique. Pour
récolter des fonds, la caisse est ouverte aux souscriptions régulières ou
ponctuelles, dans l’idée d ’avoir en permanence de l’argent disponible
pour faire face aux différentes situations. Pour assurer la défense
juridique, la caisse travaille avec des avocat-e-s qui acceptent l’aide
juridictionnelle, qui laissent l’accès au dossier aux inculpé-e-s et qui
élaborent leur ligne de défense avec eux/elles, sans utiliser d’arguments
qui pourraient desservir d’autre s prévenu-e-s. La caisse est constituée
en association loi 1901, mais son fonctionnement est horizontal et elle
reste ouverte à toutes les bonnes volontés. La caisse couvre la zone
géographique de Dijon et ses alentours. Cela dit, il existe d’autres
initiatives similaires en France, et il est important de développer avec
elles coordination et solidarité." [1] 61, rue Jeannin à dijon